jeudi 20 mars 2008

CARNET DE VOYAGE










Annuaire des carnets de voyage - Uniterre


NAMIBIE


10 au 28 août 2007





A MOI L'AVENTURE!

Ce titre va en faire sourire plus d’un. Quoi, une aventure ? un voyage préparé étapes par étapes, des réservations pour chaque soir dans un Lodge ou un camp, un 4X4 tout terrain à notre entière disposition avec frigo intégré, et un guide affecté exclusivement et en permanence à nos deux personnes !

Riez donc !

Quoique ! Plusieurs personnes m’ont demandé à notre retour si nous avions été quelques fois en danger. J’ai répondu très honnêtement par la négative. Après réflexion, ce n’est pas tout à fait exact car j’ai en fait été » chargée « par une maman phacochère qui trouvait que je m’intéressais d’un peu trop près à sa petite famille. J’ai alors fait preuve d’un sang-froid admirable … en courant à toute allure me cacher derrière un mur !





Il y a donc aventure et aventure. Pour qui me connaît un tant soit peu, il s’agissait bien d’une aventure. Imaginez une personne qui a le mal des transports ; ça commence mal ! qui
n’apprécie que très modérément les voyages-découvertes, rouspétant lorsque son époux s’arrête trois fois au cours d’un itinéraire pour admirer la nature et estimant qu’un bon documentaire à la TV évite bien des déplacements. Ajoutez qu’elle a des faiblesses du côté du tube digestif l’astreignant à prendre 4 fois par jour des médicaments, qu’elle a aussi un genou mal fichu, et doit « absolument » se brosser les dents et passer l’hydropulseur 3 fois par jour sous peine de faire une gingivite….là vous comprenez mieux.

Il faut dire aussi que la vingtaine de soirées plus quelques week-end passés par Fernand, mon époux à préparer le voyage m’ont plus inquiétée que rassurée. Ces dernières années, nos préparatifs se limitaient à réserver un séjour et à faire les valises (en ce qui me concerne).Un tel soin dans la préparation était certainement dû à un pays difficile voire dangereux.

Par conséquent, partir pendant 20 jours à 10 000 km de distance, rouler en voiture 5 heures par jour tous les jours, emprunter des routes en gravier à plus de 100 km /h en étant ballottés dans tous les sens et couverts de sueur et de poussière, ne pas trouver de prise électrique conforme pour l’hydropulseur, pour moi, la casanière, ce voyage a vraiment été une aventure.

Mais une magnifique aventure. Je ne suis pas prête d’oublier la splendeur des paysages parcourus, la découverte de la faune vivant en liberté selon ses lois et le contact que nous avons pu avoir avec des populations primitives attachées à leurs rites.

Résolue dès le départ à faire de ce périple notre voyage du siècle, je passai avec moi-même un contrat moral qui m’obligeait à avoir un comportement positif en toutes circonstances, à emmagasiner le plus d’éléments d’information autant visuels que culturels. Le but était de profiter à 100 % du moment présent et surtout de ne pas gâcher le plaisir de mon cher et tendre époux qui partait très inquiet de savoir si j’allais apprécier ou non son initiative.
L’avenir nous dira si le contrat a été honoré!







NOTRE GUIDE: JAN GROBLER

Jan GROBLER a été notre guide pendant les 16 jours du voyage à l’intérieur du pays. Son nom nous avait été communiqué par des amis golfeurs qui avaient fait appel à ses services quelques années auparavant pour parcourir la Namibie avec leur fils.

Après avoir étudié d’autres formules, nous avons finalement choisi le voyage guidé. Nous avons donc pris contact avec Jan par internet et lui avons fait part de nos souhaits , à savoir découverte de la nature et des animaux sauvages, bénéficier de son expérience pour voir et apprendre des choses que nous ne pourrions découvrir tous seuls, avoir un contact privilégié avec certaines tribus comme les Bushmen et les Himbas.

…Et pour ma part avoir l’assurance qu’il y aura toujours quelqu’un pour changer une roue ou une courroie, pour nous trouver à manger en toutes circonstances et nous protéger des lions.
Nous avons alors échangé des mails pendants 2 mois pour étudier point par point, étape par étape, ses propositions jusqu’à la conclusion finale du contrat.

Jan Grobler est né en Afrique du Sud ; ses origines sont allemandes comme son nom l’indique mais sans qu’il en parle la langue. Sa famille s’est installée en Namibie. Jan a travaillé comme Ranger dans des parcs comme le célèbre parc d’Etoscha et dans la propriété
d’Hobatere où nous avons séjourné. Il a ensuite crée sa propre société, Calabash Safaris, implantée à Windhoek, la capitale. Il organise des safaris qu’il met sur pied de façon personnalisée pour répondre à la demande de chacun de ses clients. Il parle l’africaan et l’anglais, langue qui nous a permis de communiquer avec lui pendant tout le séjour.








10 août: LE DEPART

- 1ère étape : aéroport Bâle-Mulhouse destination Frankfort.

Comme d’habitude, nous bénéficions des services aimables de notre fils Matthieu qui travaille à l’aéroport : l’enregistrement est déjà préparé, les places sont réservées, salon VIP, pas de queues…. juste retour des choses après tant de sacrifices pour l’élever !!

La Lufthansa fait bien son travail, nous arrivons à bon port après une heure de vol. C’est un bon début.

- 2ème étape : Frankfort destination Johannesburg

Un mauvais point pour South African Airways : nous partons avec 45 mn de retard soit à 21 h 30. Il fait un froid de canard dans l’avion, je ne vais pas quitter ma veste en doudoune pendant tout le vol. Après le dîner, Fernand et moi nous nous équipons pour la nuit : une couverture par dessus la veste, des chaussettes aux pieds, bienvenues, un bandeau pour les yeux, le tout fourni dans un kit offert aux passagers, des bouchons d’oreille que j’ai emportés ainsi qu’un somnifère. Ainsi parés, nous avons un petit air d’extra-terrestre mais en ce qui me concerne, j’ai pu bénéficier de quelques heures de sommeil salvateur. Un petit déjeuner copieux et nous voici arrivés à Johannesburg à 7h 45.

11 août: DE JOHANNESBURG A WINDHOEK



Porte d’embarquement 20
Notre prochain avion ne part qu’à 13h 20 à destination de Windhoek. Nous avons donc 5 bonnes heures à attendre. Nous faisons les boutiques, déjeunons dans un bar avec vue sur les départs d’avion. Nous ne savons pas à quelle Gate nous allons partir car elle n’est pas indiquée sur nos billets. Nous devons donc consulter les panneaux des départs.


Le temps passe et rien n’est affiché pour notre avion. Nous commençons à nous inquiéter ; ce n’est qu’à12 h 55 que le panneau est renseigné : Gate 20. Nous cherchons cette porte d’embarquement, nous traversons l’aéroport et trouvons le 2 et pensons que le 20 ne sera pas loin. Et bien non, nous demandons alors notre chemin : c’est de l’autre coté de l ‘aéroport. Nous commençons alors à nous affoler. Il ne nous reste plus que 10 mn avant le départ de l’avion. Nous courons comme des fous. Ouf ! nous y arrivons, le personnel nous demande ce qu’on faisait, l’avion nous attendait, nous sommes les derniers à monter à bord. Et dire qu’on attendait cet avion depuis 5 h. Si ce n’est pas déjà une aventure, ça !

Namibie, nous voici !
2 heures de vol et nous voici enfin arrivés à Windhoek. Nous faisons la connaissance de Jan qui nous attend à la sortie de l’aéroport avec une petite pancarte. Un grand malabar blond et barbu souriant nous accueille et nous amène avec son superbe Land-rover jusqu’au centre de la capitale vers notre premier hôtel, le Kalahari Sands Hotel.

Jan nous accorde une petite demi- heure de repos – ah ! ça ne rigole pas !- et nous partons tous les 3 pour visiter la ville en voiture. Nous traversons l’Independance Avenue qui est bordée des principaux hôtels de la ville et des commerces et terrasses de café. Nous passons devant l’église Christuskirche, de style néogothique, construite en 1910 pour symboliser la paix entre les allemands et les Namas, les Hereros et les Ovambos.

Nous apercevons également le long de la Robert Mugabe Avenue, l’Alte Feste, une imposante forteresse dominant la ville, érigée fin du 19è siècle par les allemands.

Windhoek est située à 1650 m d’altitude : la ville ressemble à une immense cuvette.
Les vieux quartiers sur lesquels ont poussé quelques buildings modernes, bureaux, hôtels et centres commerciaux, seraient situés dans le creux et les quartiers résidentiels sur ses bords relevés.

La ville a changé plusieurs fois de nom ; elle doit son appellation actuelle au chef Nama Jonker Africaner venu d’Afrique du Sud et ceci en souvenir des monts Winterhoekberg qui dominent le lieu de naissance de ses ancêtres dans la région du Cap. Les origines de Windhoek sont ainsi très éloignées du sens littéral du mot qui signifie en africaan «lieu où souffle le vent ».


Nous visitons le quartier résidentiel sur les hauteurs de la ville : ce sont de très belles villas
modernes et super bien protégées par des hauts murs, souvent couronnés de fil de fer barbelé. Leurs propriétaires sont des médecins, dentistes, juristes et la nomenklatura locale.


C’est ça l’Afrique !
Enfin, nous longeons la propriété du Président de la Namibie ( Hifilsepunye Pohamba) qui est entourée de luxueuses grilles vertes décorées d’un blason doré et ceci sur plusieurs kilomètres.
C’est impressionnant. Nous apercevons un bâtiment ultra moderne jouxté d’un ensemble statuaire très kitch représentant un aigle et 3 éléphants. Des gardes assurent leur surveillance ! Ce palais qui a coûté une fortune aux contribuables, n’a jamais été habité. « C’est ça l’Afrique ! » nous dit Jan en français !





On peut lire dans certains documents concernant la Namibie qu’à Windhoek, « tout ressemble à l’Allemagne ». Pour nous autres alsaciens, nés à 20km des frontières allemandes, à part peut-être l’église et la forteresse, la ressemblance ne nous a pas frappés. Nous sommes plus tôt pressés de voir la vraie Afrique !

De retour à l’hôtel, Fernand demande à changer de chambre car elle est située sur la façade surplombant les compresseurs de climatisation et les extracteurs d’air. C’est une spécialité de mon époux que de changer de chambre dans les hôtels où nous descendons. Voilà, c’est fait !

Nous retrouvons Jan pour le dîner à l’hôtel. Nous goûtons du koudou. Ce sera notre première et délicieuse rencontre avec la faune africaine ! Puis, la première nuit sur le sol namibien est la bienvenue.

12 août: EN ROUTE POUR TSUMEB

Après un copieux petit déjeuner, nous prenons le départ à 8H 30 pour le nord-est du pays. La route se présente comme un long ruban sans fin, bordé d’herbes et d’arbres secs à perte de vue. De temps en temps, nous voyons quelques babouins, des phacochères- mes copains- et 1 ou 2 girafes. Et puis toujours, le même paysage de sécheresse, que ce soit sur la plaine ou dans les hauteurs. Nous traversons ainsi quelques petites villes, Okahandja, Otjiwarango, Otavi. Les 400 km sont franchis en 4H 30, Jan roule à la vitesse maximale- et même plus – qui est de 120 km/h.

Nous arrivons à Tsumeb où nous allons déjeuner dans un restaurant de la ville. Nous inaugurons notre premier Rockshandy qui sera l’apéritif officiel du voyage. La recette : du Schweppes, 1 jus de citron, de la cannelle et quelques gouttes de « Angustura « que nous ne connaissons pas et qui comprend un peu d’alcool, et beaucoup de glaçons Le tout fait ½ litre à engloutir. Nous l’avons adopté pour avoir l’air de vrais africains et parce que c’était bien agréable.


Vachement bon !
Jan nous incite à choisir un « T – bone steak «. C’est un steak de 400 gr par personne qui est pris dans le dos de la vache et comprend une partie de filet et une partie de faux-filet, le tout extrêmement tendre. L’os a la forme d’un T, d’où l’appellation T- bone. Nous sommes installés dans un jardin avec piscine, et nous savourons le T-bone mais aussi l’instant présent.





Encore une ½ heure de route, de la piste en gravier- gravel road- pour la première fois, et nous arrivons à notre hôtel, le !Uris Lodge. Nous sommes accueillis par la propriétaire avec une boisson de bienvenue et une serviette chaude. C’est so chic! Le Lodge est constitué par une partie commune pour le bar et la salle à manger sous un énorme toit de chaume et sans mur, ce qui nous permet d’avoir la vue sur tout le paysage environnant. Les chambres sont situées dans des bungalows individuels avec le même toit de chaume et un mobilier colonial de très bon goût et un lit à baldaquin.


Nous déclinons l’offre de faire un tour en quad – le tour en Land rover nous a bien suffit ! et préférons nous installer au bord de la piscine. Mais seulement au bord, car l’eau est trop froide. Fernand s’y essaie mais ressort très vite. Il ne faut pas oublier que nous sommes en hiver et que si la température est agréable la journée, 25 ° environ, les nuits sont très fraîches, ce qui ne permet pas à l’eau des piscines de se tempérer. Les abords sont squattés par une colonie d’italiens. Ils occupent toutes les chaises longues et sont très bruyants, comme nous aurons l’occasion de le constater tout au long du séjour.

Nous décidons de faire une petite promenade à pied jusqu’à une ancienne mine de cuivre. Les seuls animaux que nous voyons sont … des vaches et des pintades. Pas l’ombre d’une queue de gazelle ou d’une trompe d’éléphant. Au moins, nous ne sommes pas trop dépaysés ! Nous dînons le soir avec Jan dans ce cadre magnifique, des tentures ayant été tirées pour nous protéger de la fraîcheur du soir. Nous admirons en particulier les dossiers de nos chaises qui sont entièrement ornés d’argent. Dès la fin du dîner, nous nous retirons dans nos chambres, ce qui sera l’usage jusqu’à la fin pour nous et pour les autres voyageurs, car il n’y a rien d’autre à faire. Nous en profitons alors pour mettre nos affaires en ordre, et moi en particulier pour prendre des notes pour mon carnet de voyage.














lundi 17 mars 2008

13 août:EN ROUTE POUR LE BUSHMANLAND

380 km à parcourir pour arriver à notre prochaine destination, et pas la moindre : le village des bushmen où nous allons passer 2 jours avec cette tribu, ce qui était un des points forts de notre périple.

Toujours le même paysage : une piste à perte de vue traversant le bush aride parsemé d’arbustes complètement desséchés que nous avons peine à imaginer verdoyants pendant la saison des pluies. Seuls quelques oiseaux, des « rollers » de couleur turquoise et des calaos appelés « flying-banana » à cause de leur long bec jaune, ponctuent la monotonie du trajet.


Installation à Nhoma Camp
Après plusieurs bifurcations, nous atteignons Nhoma Camp vers 14 heures et découvrons notre campement; il se situe à proximité du village Bushman que nous visiterons par la suite. Il est constitué d’une demi- douzaine de tentes et d’une salle à manger avec 2 tables placées sous un toit de chaume, sans mur, et située sur une petite hauteur de façon à avoir une vue globale sur le paysage. Ce n’est donc pas un tourisme de masse, il y a en général 2 ou 3 tentes occupées en même temps. Nhoma Camp reçoit environ 200 touristes par an.


Nous découvrons notre habitation qui comprend une tente avec un vrai lit et une « ensuite », appellation donnée en Namibie pour la salle de bain et les toilettes. Nous ne sommes pas au bout de nos surprises, surtout moi, car l’ »ensuite » est à ciel ouvert, délimitée par des parois en paille, nous abritant des regards. Il y a là un lavabo, une douche et un WC. Ici, plus question de chaise en argent ! Pas d’électricité, le soir nous sommes équipés de lampes- torches et de lampes à pétrole. L’aventure commencerait-elle ?…

Nhoma Camp appartient en fait aux Bushmen du village comptant environ une cinquantaine de personnes : il est géré par un namibien blanc, Arnaud Oosthuisen qui possède un Lodge non loin de là, à Tsumkwe et qui adore la vie dans la nature ; il s’occupe en fait des villageois, leur rend beaucoup de services et nous avons vu dans le regard des uns et des autres une relation d’amitié solide qui les lie. Des jeunes Bushmen travaillent dans le camp, en assurent l’entretien et cuisinent, fort bien d’ailleurs. 30 % des recettes du camp reviennent à la communauté des Bushmen.









Nous rejoignons peu de temps après notre arrivée le village des Bushmen situé à 400 m de notre camp. Le village se trouve dans une forêt dont le sol est sablonneux et est composé d’une série de huttes sphériques construites avec de la paille et des branchages. Nous découvrons les habitants assis par terre devant leur hutte et occupés soit …à ne rien faire, en ce qui concerne surtout les hommes !! soit pour les femmes à confectionner des colliers à l’aide de perles ou à préparer le repas du soir dans une marmite posée sur un feu.

Nous allons apprendre qu’il existe une autre vie que celle que nous menons, certes avec un confort matériel plus que sommaire mais où on ne connaît pas le stress. En fait, nous verrons que nous avons peut-être quelque chose à apprendre de ces peuplades dites primitives.











Nous commençons par faire le tour des familles installées autour d’un feu. Comme notre guide, nous leur serrons la main. Après 6 poignées de main, je me rends compte que celles-ci sont particulièrement poisseuses. Lâchement, je me contente alors de leur faire un coucou de la main alors que Fernand qui n’a rien remarqué, continue à les saluer comme il faut. Ouh ! la vilaine ! Apparemment, ils se lavent quand même de temps en temps, sauf les pieds – pourquoi faire me dit-on- il est vrai que l’eau est une denrée rare. Mais j’ai vu quelques habits étalés sur des branchages en train de sécher. Et dire que nous avons amené des échantillons de parfum comme cadeaux ! Cela a bien faire rire Jan et le gérant de Nhoma Camp !











Leur langage est très étrange : il est constitué par des sortes d’onomatopées accompagnées de claquements de langue, les « ! cliks » Je pense que peu de personnes arrivent à apprendre ce langage. Les jeunes Bushmen apprennent l’africaan à l’école et un peu d’anglais. Cela leur permet la communication avec les namibiens des autres régions.

Enfin, des gens à ma portée !
Les Bushmen hommes ont en moyenne ma taille –1,55 m- alors que les femmes sont un peu plus petites. Ils sont tous très minces, car ils parcourent des distances très importantes pour chasser. Leurs jambes sont également très fines mais par contre ils ont de magnifiques fesses rebondies. Il paraît que c’est leur réserve de graisse. Les traits de leur visage sont fins avec des pommettes saillantes et les yeux sont bridés ; leur peau tannée par le soleil se ride rapidement avec l’âge.




Les enfants, sont nombreux, une trentaine pour tout le village. Ceux que nous voyons sont tous très jeunes, peu ou pas habillés et le visage très barbouillé .Ils dorment par terre sur une couverture ou jouent entre eux. Les plus grands sont à l’école qui se situe à 8 km de leur village. Ils y vont à pied et reviennent de même pour le week-end. A vrai dire, il semble que l’apprentissage à l’école n’est pas vraiment leur tasse de thé.



L’activité traditionnelle des Bushmen est la chasse pour les hommes et la cueillette de graines, baies et racines pour les femmes ; gibier et plantes constituent l’essentiel de leur alimentation.

La confection des bijoux est devenue une partie de leur activité depuis qu’il y a des touristes. Les femmes fabriquent des colliers, des bracelets et les hommes des arcs, flèches et haches qu’ils essaient de vendre à des prix tout à fait modiques. Pour confectionner les bijoux, ils utilisent des fragments de coquille d’autruche ainsi que les fruits des plantes. Une étiquette est attachée à chaque objet indiquant à la fois le prix et le nom du fabriquant afin que le gain lui revienne. Ceci est une entorse au principe de l’attribution des revenus à l’ensemble de la communauté, entorse qui est due ainsi à l’arrivée du tourisme.



Fernand est aux anges, c’est peu de le dire. Il va de l’un à l’autre, photographie à tout va et montre les photos sur l’appareil numérique aux villageois Aussi bien hommes, femmes et enfants sont enchantés de se reconnaître.














Fernand s’essaie à la forge du village : un feu et un soufflet actionné à la main au bout de 2 longues tiges. Les Bushmen fabriquent ici l’extrémité de leurs flèches et de leurs haches.




La 3è activité des Bushmen, c’est …les loisirs.
Nous assistons peu de temps après notre arrivée à un jeu organisé par les jeunes à l’intérieur de leur village. Les jeunes filles et jeunes femmes chantent et, à tour de rôle se mettent au centre de leur cercle et se « passent » un fruit faisant office de balle .La passe se fait vers l’arrière… comme au rugby .Au bout d’un moment, des jeunes gens s’approchent et essaient d’attraper au vol cette balle. Si l’un d’entre eux y arrive, il est poursuivi par la gente féminine au milieu des cris et des rires. Les bébés participent à la fête malgré eux, attachés dans le dos de leur mère et bien que ballottés dans tous les sens, ils continuent souvent à dormir !



Les jeunes gens se prêtent également à un rituel mi-jeu, mi- incantation qui consiste à se mettre face à face agenouillés sur leurs jambes et à échanger sur leurs chasses respectives. Je ne peux malheureusement pas vous raconter toutes leurs péripéties car je n’ai pas tout compris !






Le soir, après le repas au camp, nous retournons au village car c’est la fête comme chaque soir, même s’il n’y a pas de touristes. Les femmes sont assises par terre autour d’un grand feu, certaines avec leur bébé dans le dos. Elles ont un fichu sur la tête, plusieurs couches de t-shirt ou pulls et des jupes ou paréos. Il fait plutôt froid, nous avons enfilé nos polaires. Elles entament un chœur rythmé très musical en tapant dans leurs mains selon une certaine façon difficile à imiter. Elles donnent ainsi le rythme pour la danse qui est exécutée par les hommes.

Ces derniers sont en tenue d’apparat, c’est-à-dire qu’ils sont vêtus en tout et pour tout d’un string en peau de bête brodée de perles en couleur. Ils portent aussi des bracelets aux poignets et aux chevilles. Pendant toute la soirée, ils vont défiler l’un derrière l’autre, en frappant leur pieds sur le sol selon le rythme donné par les femmes ,faisant un cercle autour du feu ou coupant le cercle en diagonale pour tourner dans l’autre sens.

Le premier soir, ils ont interprété la danse de la girafe pendant des heures. Le lendemain, ce sera la danse de l’éléphant. Comme nous a dit Jan, le feu est leur bush TV à une chaîne !











La vie sociale des Bushmen
Les Bushmen vivent en famille de façon traditionnelle au sein d’une communauté villageoise.
Il n’y a ni chef ni lois formelles. Ce sont simplement des usages qui régissent les relations entre les familles et les autres tribus. Lorsque 2 membres du village ont un différent sérieux et durable, tout le village s’en va en laissant les 2 antagonistes seuls dans le village et il ne revient que lorsque ces derniers auront réussi à se mettre d’accord ! Une idée à creuser…
Il n’y a pas de document enregistrant les naissances ; par conséquent, personne ne connaît son âge.

A l’origine cette tribu était nomade. Il leur fallait se déplacer selon les saisons pour trouver la nourriture, gibier et baies. Aujourd’hui, les bushmen continuent la chasse et la cueillette pendant l’été austral qui est chez eux la saison des pluies et qui leur permet de se nourrir. Mais pendant l’hiver, qui est très sec, au lieu de se déplacer, les bushmen ont des activités : vente des objets artisanaux et comme ici, travaux réalisés au camp par les jeunes et participation à la recette du camp pour touristes.
De ce fait, ils peuvent acheter de la nourriture comme la farine, le sucre, le millet…On assiste à une évolution de cette peuplade mais elle reste limitée. Il n’y a pas d’électricité, pas de meubles dans les huttes et la vie est toujours bien rude. La première épicerie est à une journée de marche.

Intérieur d’une hutte


La sédentarité a également eu une conséquence concernant la natalité. Quand il fallait se déplacer, les femmes devaient porter leur enfant dans leur dos. Ceci limitait le nombre d’enfant pour une question matérielle. Maintenant qu’ils restent dans leur village, il n’y a plus cette contrainte de transport pour les enfants et le nombre des naissances s’est multiplié.



Belle journée de découverte ! J’avoue me sentir un peu dépaysée, pas très à l’aise. Nous quittons pour ce soir nos amis Bushmen et rejoignons notre camp à la lumière de nos torches. La douche en plein-air sera une véritable partie de plaisir : les jeunes Bushmen ont fait un feu sous le réservoir d’eau de chaque »ensuite » : c’est ou brûlant ou tout froid ! Je n’ai jamais été aussi rapide pour la toilette. A la guerre comme à la guerre ! Enfin, nous avons évité le pire : nous n’avons pas utilisé en tant que shampoing, comme l’a fait un couple d’italiens , les petites bouteilles déposées sur les serviettes de bain, qui en fait étaient de l’Amarula, une délicieuse liqueur à boire avec son café !

dimanche 16 mars 2008

14 août: A LA CHASSE AU PORC-EPIC


Dès le lever, je ne sais pas pourquoi mais je sens que ça va être Ma Journée. Un jeune Bushman vient à 6 h du matin nous dire un petit bonjour et déposer devant la tente une tasse de thé. Après une toilette rapide et un petit déjeuner sympathique, nous voici prêts pour le départ à la chasse.

Arnaud, le gérant du camp nous emmène Jan, Fernand, 4 Bushmen et moi dans son 4X4 ; au bout d’une dizaine de km, nous descendons de voiture et commençons notre marche à pied. Déjà là, je suis ravie de me dégourdir les jambes. Nous arrivons rapidement à une mare où les 4 Bushmen se livrent à un examen sérieux des traces qui les amènera à choisir leur future proie parmi les traces les plus récentes. Ce sera un porc-épic dont ils sont très friands.

Perche à crochet







Flèche en 2 parties : l’extrémité, hormis la pointe métallique, est empoisonnée et reste dans l’animal jusqu’à ce qu’il meurt

Nous suivons les Bushmen qui sont habillés, si je puis dire, de leur fameux string, et qui portent les seules armes de chasse qui leur soient autorisées : un étui contenant 1 arc, des flèches, une hache, un bâton et une houe. Tous portent une longue perche de 6 m, faite en 3 morceaux reliés par des tendons de koudou, et terminée par un crochet. Cette arme leur permet d’attraper des animaux de petite taille cachés au fond d’un trou. C’est à condition de n’utiliser que leurs armes traditionnelles qu’ils peuvent se livrer à la chasse et ne pas être considérés comme braconniers. Excellente réglementation .Pour rien au monde ces chasseurs nés ne renonceraient à la chasse… et par voie de conséquence préservent leur mode de vie.

Les Bushmen avancent en scrutant le sol pour chercher les traces du porc-épic. Ils nous montrent au passage les crottes d’un éléphant, celles d’un lion, les crottes de koudou. En mon fort intérieur, je me dis qu’il faudrait bien qu’on arrive à voir au moins 1 animal, car je n’aurai pas l’air malin en rentrant chez nous si je n’ai que des histoires de crottes à raconter !




Nos chasseurs identifient en fait la présence de toute une famille de porc-épic. Ils contournent des buissons, reviennent sur leur pas, retrouvent les traces. Voilà 2 heures que nous marchons sous un soleil de plomb, une trentaine de degrés, il fait soif, et toujours pas de gibier à l’horizon. Enfin, nous les voyons s’agiter, se concerter : ils viennent de découvrir le terrier.

Enfin ! Le terrier est placé sous un arbre et comporte 2 orifices qui permet aux animaux de se réserver une sortie de secours. Un Bushman élargit un peu un des orifices et sous nos yeux ébahis, s’introduit dans le trou jusqu’à ce qu’on ne voit plus que ses chevilles En ce qui nous concerne, nous aurions eu du mal à passer les épaules ! Avec un bâton, il ausculte le sous-terrain et s’aperçoit qu’il y a une véritable galerie qui part dans tous les sens.











Difficile dans ces conditions d’atteindre le ou les porcs-épics. Ils décident alors de creuser un trou au dessus de la galerie. Nos amis se mettent au travail : à tour de rôle, ils creusent la terre avec leur houe et évacuent la terre … avec leurs mains. Ce trou va atteindre une profondeur de 1 m sur 1. Nous autres, nous les regardons et dégoulinons de chaleur sous le soleil de midi, alors que nous ne faisons rien. J’ai un peu honte mais tout le monde a l’air de trouver ça naturel. En fin de compte, ils décident d’arrêter pour aujourd’hui et de revenir le lendemain. Parfois, nous dit-on, ils mettent 4 jours pour arriver à atteindre leur proie.
Nous sommes déçus de ne pas avoir vu les porcs-épics mais soulagés pour leur sort.

Il est 12 h 30 et nous reprenons le chemin du retour. Arnaud nous prévient que les Bushmen marchent très vite, bien plus vite que nous et que bien des visiteurs ont du mal à les suivre. Je décide donc de me placer derrière le Bushman en tête de file et de placer mes pas dans les siens Ah ! mais on va bien voir si je n’arrive pas à suivre ! Il se trouve que c’est le Bushman qui a les fesses les plus rebondies et que placée comme je suis, j’ai pleine vue sur elles !


Arnaud, Jan et Fernand rigolent, me demandent si la vue est belle. Ils peuvent toujours rigoler, moi, j’avance sans me laisser distancer pendant les 2 heures que va durer cette marche cadencée. J’avoue quand même être soulagée d’apercevoir le 4X4.

Après un solide déjeuner, appétissant, nous retrouvons nos amis Bushmen avec lesquels nous repartons dans le bush pour un « stage pratique ». Ils vont là nous montrer comment ils se confectionnent de la ficelle, sans aller au bazar du coin. Ils prennent une feuille ressemblant à de l’agave, enlèvent toute la pulpe pour n’en conserver que les fibres. Celles –ci sont alors roulées à même leurs cuisses, épilation garantie, jusqu’à ce que cela forme la ficelle telle que celle que nous utilisons chez nous pour faire des attaches.

Cette ficelle va en particulier leur servir à faire des pièges pour des animaux de petite taille. A l’intérieur du cercle constitué par la ficelle et des petits morceaux de bois, ils mettent un appât .La ficelle est reliée à une baguette en bois qui va colleter le cou de l’oiseau lorsque celui- ci mange l’appât. Mon explication n’est peut être pas très claire mais en tout cas, je peux vous garantir que ça marche. J’ai moi-même testé le piège avec mon doigt, alors ! Et
j’ai même construit le piège sous la haute direction d’un Bushman et je n’en ai pas été peu fière !













Trop tard !la mangouste est arrivée en 1er pour dévorer la pauvre guinea- fowl (pintade) prise au piège.


Fernand, de son côté, a appris à faire du feu sans briquet en faisant tourner rapidement entre ses mains une baguette appuyée sur un autre bout de bois. La chaleur dégagée par le frottement enflamme rapidement une espèce de sciure emportée par eux et déposée à l’emplacement du frottement.


Enfin, nous avons vu comment les Bushmen font pour se désaltérer pendant la saison sèche. Ils connaissent des plantes dont on ne voit que quelques feuilles misérables mais qui ont un énorme tubercule de la taille d’un pamplemousse.
Ils le nettoient sommairement, râpent la pulpe puis la pressent entre leurs doigts : le jus coule le long de leur pouce qu’ils portent alors à leur bouche assoiffée.


Cette journée m’a littéralement enchantée, même si nous n’avons pas vu d’animaux. La nature, le contact et la découverte du savoir-faire des Bushmen, leur simplicité, tout était réuni pour en faire un moment inoubliable.

Nous nous étions proposés d’apporter nos cadeaux le soir au village mais nos 4 Bushmen ont souhaité les recevoir lors du retour du bush. Un coup de canif à leur sens du partage avec la communauté.

15 août: EN ROUTE POUR ETOSHA

Adieu les Bushmen, bonjour les hordes d’animaux sauvages ! Nous reprenons la route vers
9 h du matin en direction du Parc d’Etosha que nous atteindrons après plus de 5 heures de route. De nouveau la piste. Jan conduit à toute allure. Je louche sur le compteur : 130 km/h.
Ca secoue et nous respirons la poussière. Fernand et moi avons les muqueuses nasales en sang tellement l’air est sec.
Nous roulons ainsi jusqu’à 14h 30 avec un seul arrêt pour voir un Baobab. Une pancarte annonce le « Baobab tree ». Fernand observe qu’il y a une faute, on a oublié de mettre un « s » à tree. Non, ce n’est pas une erreur, nous nous avançons dans un parc clôturé pour admirer « 1 » Baobab !




C’est vrai qu’il est beau, ce baobab mais il est bien seul




Et dire que Jan nous avait proposé de choisir entre 2 chemins : soit aller déguster un nouveau T- bone steak, soit aller voir des baobabs ! Nous n’avions pas voulu avoir l’air d’être des touristes affamés. Bon, il faut assumer ses choix.

Nous voici arrivés à Onguma Camp qui se situe en bordure Est du Parc d’Etosha.
Nous sommes reçus par du personnel en uniforme du camp, avec beaucoup de salamalecs ; ils nous dirigent vers notre tente de luxe.


Elle est immense, l’intérieur est de style hyper moderne : mobilier en teck couleur chocolat, sol bétonné lissé, salle de bain en dur avec pierres apparentes et surtout vue imprenable sur un point d’eau où les animaux vont venir se désaltérer à la nuit tombante, paraît-il.
C’est trop beau !


On nous donne les consignes ultimes : lorsque nous voudrons rejoindre ce soir la salle à manger, qui se situe à 40 m de notre tente, nous devrons nous faire escorter par le personnel au cas où un lion viendrait à se promener à proximité. Le ton est donné pour nous faire frissonner de peur ! C’est ça aussi l’Afrique ! Nous verrons en fait en tout et pour tout 2 chacals et 2 porcs-épics au bord de la mare !

Jan nous annonce qu’il est malade. Il a de la température et commence à tousser.
Allons bon ! Nous lui conseillons de se reposer et proposons de faire le safari prévu avec le guide du camp. Nous partons avec un jeune couple d’anglais dans la voiture aménagée pour les touristes, un « promène–couillons »comme dit Fernand. Nous découvrons nos premières animaux sauvages : des gnous bleus, appelés Wildebeest , des Impalas, des « dick-dick »,
2 autruches.










Springboks, emblèmes de l’Afrique du Sud.


Autruche ou Ostrich in english








Une outarde ou « kori-bustard » : l’oiseau le plus gros capable de voler. Le poids d’un mâle varie entre 13 et 20 kg.


Pas d’éléphant ni de lion en vue. Ce sera pour un autre jour.
Nous finissons notre safari sur une vue extraordinaire du coucher du soleil, en sirotant l’apéritif que le guide a préparé sur le capot de la voiture.

C’est magique, l’Afrique !
Nous partageons ces moments avec le couple de jeunes anglais mariés depuis…4 jours. Nous n’avons pas honte de leur dire que nous, nous fêtons nos …36 ans de mariage. Eh! Oui. Nous avons quand même eu l’impression que ces 2 jeunes gens nous ont regardés comme une espèce en voie de disparition !
Le repas a été très international, nous avons discuté avec des autrichiens (chasseurs un peu m’as-tu- vu) et nous entendons à quelques encablures de tables des suisses et des espagnols.
La nuit sera agitée car le vent s’est mis à souffler fort en faisant claquer le toit en toile de tente. Préférez toujours les toits en dur…

Jan a voulu savoir comment nous avons apprécié Onguma Camp ; bien sûr le logement à premier abord nous avait plutôt favorablement impressionnés par son luxe et son accueil. Mais, sortant de nos 2 jours passés chez les Bushmen, nous avons trouvé qu’il y avait en fait un manque total d’authenticité, les salamalecs et les malheureux chacals autour de la mare ne pouvaient en rien remplacer le contact que nous avons eu la chance d’avoir avec la vraie vie d’une tribu.

16 août: PARC D'ETOSHA

Nous démarrons assez tôt et pénétrons enfin dans l’Etosha National Park, surnommé « the Great White Place », la grande place blanche, car implantée sur une immense dépression couverte d’argile. C’est le plus célèbre et le plus visité des parcs namibiens. Il s’étend sur
22 300 km2.







Jeune acacia







Impalas





Nous avons les yeux grands ouverts à la recherche de ces animaux annoncés et tant attendus. Les premiers kilomètres sont décevants car rien à l’horizon. Nous ne voyons que cette immense étendue blanche et aride. Enfin, des springboks, des zèbres, des koudous, des autruches, des oryx mais tout ceci bien sûr en roulant pendant des kilomètres.





Hello! la giraffe . Elle apprécie beaucoup les fleurs d’acacia.

Quand nous nous arrêtons à proximité, les girafes nous suivent du regard jusqu’à notre départ. Elles nous montrent ainsi leur profil et nous pouvons voir leurs longs cils recourbés que bien des stars leur envieraient !

Enfin, nous apercevons d’assez loin 3 lions paresseux couchés près d’un buisson. Nous n’en avons ramené qu’une photo très floue.

Après une pause pique-nique, nous quittons le parc car n’étant pas logés à l’intérieur du parc, nous n’avons pas le droit de traverser sa partie occidentale. Jan nous a appris cette nouvelle à notre arrivée à Windhoek. Fernand en a été très contrarié. Il s’est fait expliquer plusieurs fois cette modification de notre programme à tel point que j’ai vu les mains de Jan se crisper sur son volant et se tourner vers Fernand pour lui dire (en anglais, bien entendu) d’un air un peu pincé » Mais, Fernand, je vous l’ai déjà expliqué 3 fois » Ups ! J’en ris encore en y pensant ! D’accord, mais Fernand lui n’est pas content ! Nous n’avons pas obtenu l’explication réelle : pourquoi ce qui semblait possible lors de nos préparatifs ne l’était plus aujourd’hui. Mystère !

En route pour Hobatere.
Nous roulons jusqu’à 17 h en longeant l’extérieur du parc ; je vais me répéter, la piste n’en finit pas, nous sommes secoués et nous avalons de la poussière…
Et nous arrivons à l’entrée de Hobatere (se prononce Hobatéré) : il s’agit d’un parc privé, d’une superficie de 35 000 ha, à l’intérieur duquel se trouve notre Lodge. Il faut faire 16 km pour y arriver. Là, nous sommes déjà étonnés, nous n’avons pas l’habitude, nous autres européens, de propriétés de telles dimensions.

Nouveau sujet d’étonnement : ici, il y a des animaux partout : Jan nous les désigne, un coup à droite, un coup à gauche, j’ai l’impression de devenir une vraie girouette pour les voir tous alors que dans Etosha même, comme je l’ai indiqué, il fallait rouler des km pour en apercevoir.




Un koudou par-ci

Le koudou mâle a de magnifiques cornes,
longues et en forme de spirales. Il a un corps puissant et musclé qui lui permet de faire des bonds spectaculaires. De fines rayures blanches descendent sur ses flancs.








Une girafe par là.
Savez-vous comment une girafe se nettoie les oreilles ? Je parie que non. Et bien elle utilise sa langue qui fait 50 cm de long pour la passer à l’intérieur de ses oreilles. Je ne serai pas allée en Namibie pour rien.
J’espère que Jan ne m’a pas raconté de blague !


Après ces premières apparitions qui nous ont plus tôt excités, nous arrivons enfin au Lodge. Notre logement se trouve dans une grande case individuelle, avec 2 lits dotés de moustiquaires ; ce n’est pas luxueux mais il y a ce qu’il faut. Nous avons juste le temps de dîner ; la cuisine est familiale, délicieuse avec du gibier et beaucoup de légumes différents et un très bon dessert, fait maison, nous assure Jan qui a été Ranger dans cette propriété.

Nous sommes inquiets au sujet de Jan qui nous explique qu’il a eu une pneumonie l’année dernière et qu’il ressent actuellement les mêmes symptômes. Il va essayer de joindre son médecin et de se faire apporter des médicaments par hélicoptère. Nous lui proposons pour la deuxième fois les antibiotiques à spectre large que nous avons emmenés pour nous, au cas où. Mais il refuse. Têtu, le bonhomme.