lundi 17 mars 2008

13 août:EN ROUTE POUR LE BUSHMANLAND

380 km à parcourir pour arriver à notre prochaine destination, et pas la moindre : le village des bushmen où nous allons passer 2 jours avec cette tribu, ce qui était un des points forts de notre périple.

Toujours le même paysage : une piste à perte de vue traversant le bush aride parsemé d’arbustes complètement desséchés que nous avons peine à imaginer verdoyants pendant la saison des pluies. Seuls quelques oiseaux, des « rollers » de couleur turquoise et des calaos appelés « flying-banana » à cause de leur long bec jaune, ponctuent la monotonie du trajet.


Installation à Nhoma Camp
Après plusieurs bifurcations, nous atteignons Nhoma Camp vers 14 heures et découvrons notre campement; il se situe à proximité du village Bushman que nous visiterons par la suite. Il est constitué d’une demi- douzaine de tentes et d’une salle à manger avec 2 tables placées sous un toit de chaume, sans mur, et située sur une petite hauteur de façon à avoir une vue globale sur le paysage. Ce n’est donc pas un tourisme de masse, il y a en général 2 ou 3 tentes occupées en même temps. Nhoma Camp reçoit environ 200 touristes par an.


Nous découvrons notre habitation qui comprend une tente avec un vrai lit et une « ensuite », appellation donnée en Namibie pour la salle de bain et les toilettes. Nous ne sommes pas au bout de nos surprises, surtout moi, car l’ »ensuite » est à ciel ouvert, délimitée par des parois en paille, nous abritant des regards. Il y a là un lavabo, une douche et un WC. Ici, plus question de chaise en argent ! Pas d’électricité, le soir nous sommes équipés de lampes- torches et de lampes à pétrole. L’aventure commencerait-elle ?…

Nhoma Camp appartient en fait aux Bushmen du village comptant environ une cinquantaine de personnes : il est géré par un namibien blanc, Arnaud Oosthuisen qui possède un Lodge non loin de là, à Tsumkwe et qui adore la vie dans la nature ; il s’occupe en fait des villageois, leur rend beaucoup de services et nous avons vu dans le regard des uns et des autres une relation d’amitié solide qui les lie. Des jeunes Bushmen travaillent dans le camp, en assurent l’entretien et cuisinent, fort bien d’ailleurs. 30 % des recettes du camp reviennent à la communauté des Bushmen.









Nous rejoignons peu de temps après notre arrivée le village des Bushmen situé à 400 m de notre camp. Le village se trouve dans une forêt dont le sol est sablonneux et est composé d’une série de huttes sphériques construites avec de la paille et des branchages. Nous découvrons les habitants assis par terre devant leur hutte et occupés soit …à ne rien faire, en ce qui concerne surtout les hommes !! soit pour les femmes à confectionner des colliers à l’aide de perles ou à préparer le repas du soir dans une marmite posée sur un feu.

Nous allons apprendre qu’il existe une autre vie que celle que nous menons, certes avec un confort matériel plus que sommaire mais où on ne connaît pas le stress. En fait, nous verrons que nous avons peut-être quelque chose à apprendre de ces peuplades dites primitives.











Nous commençons par faire le tour des familles installées autour d’un feu. Comme notre guide, nous leur serrons la main. Après 6 poignées de main, je me rends compte que celles-ci sont particulièrement poisseuses. Lâchement, je me contente alors de leur faire un coucou de la main alors que Fernand qui n’a rien remarqué, continue à les saluer comme il faut. Ouh ! la vilaine ! Apparemment, ils se lavent quand même de temps en temps, sauf les pieds – pourquoi faire me dit-on- il est vrai que l’eau est une denrée rare. Mais j’ai vu quelques habits étalés sur des branchages en train de sécher. Et dire que nous avons amené des échantillons de parfum comme cadeaux ! Cela a bien faire rire Jan et le gérant de Nhoma Camp !











Leur langage est très étrange : il est constitué par des sortes d’onomatopées accompagnées de claquements de langue, les « ! cliks » Je pense que peu de personnes arrivent à apprendre ce langage. Les jeunes Bushmen apprennent l’africaan à l’école et un peu d’anglais. Cela leur permet la communication avec les namibiens des autres régions.

Enfin, des gens à ma portée !
Les Bushmen hommes ont en moyenne ma taille –1,55 m- alors que les femmes sont un peu plus petites. Ils sont tous très minces, car ils parcourent des distances très importantes pour chasser. Leurs jambes sont également très fines mais par contre ils ont de magnifiques fesses rebondies. Il paraît que c’est leur réserve de graisse. Les traits de leur visage sont fins avec des pommettes saillantes et les yeux sont bridés ; leur peau tannée par le soleil se ride rapidement avec l’âge.




Les enfants, sont nombreux, une trentaine pour tout le village. Ceux que nous voyons sont tous très jeunes, peu ou pas habillés et le visage très barbouillé .Ils dorment par terre sur une couverture ou jouent entre eux. Les plus grands sont à l’école qui se situe à 8 km de leur village. Ils y vont à pied et reviennent de même pour le week-end. A vrai dire, il semble que l’apprentissage à l’école n’est pas vraiment leur tasse de thé.



L’activité traditionnelle des Bushmen est la chasse pour les hommes et la cueillette de graines, baies et racines pour les femmes ; gibier et plantes constituent l’essentiel de leur alimentation.

La confection des bijoux est devenue une partie de leur activité depuis qu’il y a des touristes. Les femmes fabriquent des colliers, des bracelets et les hommes des arcs, flèches et haches qu’ils essaient de vendre à des prix tout à fait modiques. Pour confectionner les bijoux, ils utilisent des fragments de coquille d’autruche ainsi que les fruits des plantes. Une étiquette est attachée à chaque objet indiquant à la fois le prix et le nom du fabriquant afin que le gain lui revienne. Ceci est une entorse au principe de l’attribution des revenus à l’ensemble de la communauté, entorse qui est due ainsi à l’arrivée du tourisme.



Fernand est aux anges, c’est peu de le dire. Il va de l’un à l’autre, photographie à tout va et montre les photos sur l’appareil numérique aux villageois Aussi bien hommes, femmes et enfants sont enchantés de se reconnaître.














Fernand s’essaie à la forge du village : un feu et un soufflet actionné à la main au bout de 2 longues tiges. Les Bushmen fabriquent ici l’extrémité de leurs flèches et de leurs haches.




La 3è activité des Bushmen, c’est …les loisirs.
Nous assistons peu de temps après notre arrivée à un jeu organisé par les jeunes à l’intérieur de leur village. Les jeunes filles et jeunes femmes chantent et, à tour de rôle se mettent au centre de leur cercle et se « passent » un fruit faisant office de balle .La passe se fait vers l’arrière… comme au rugby .Au bout d’un moment, des jeunes gens s’approchent et essaient d’attraper au vol cette balle. Si l’un d’entre eux y arrive, il est poursuivi par la gente féminine au milieu des cris et des rires. Les bébés participent à la fête malgré eux, attachés dans le dos de leur mère et bien que ballottés dans tous les sens, ils continuent souvent à dormir !



Les jeunes gens se prêtent également à un rituel mi-jeu, mi- incantation qui consiste à se mettre face à face agenouillés sur leurs jambes et à échanger sur leurs chasses respectives. Je ne peux malheureusement pas vous raconter toutes leurs péripéties car je n’ai pas tout compris !






Le soir, après le repas au camp, nous retournons au village car c’est la fête comme chaque soir, même s’il n’y a pas de touristes. Les femmes sont assises par terre autour d’un grand feu, certaines avec leur bébé dans le dos. Elles ont un fichu sur la tête, plusieurs couches de t-shirt ou pulls et des jupes ou paréos. Il fait plutôt froid, nous avons enfilé nos polaires. Elles entament un chœur rythmé très musical en tapant dans leurs mains selon une certaine façon difficile à imiter. Elles donnent ainsi le rythme pour la danse qui est exécutée par les hommes.

Ces derniers sont en tenue d’apparat, c’est-à-dire qu’ils sont vêtus en tout et pour tout d’un string en peau de bête brodée de perles en couleur. Ils portent aussi des bracelets aux poignets et aux chevilles. Pendant toute la soirée, ils vont défiler l’un derrière l’autre, en frappant leur pieds sur le sol selon le rythme donné par les femmes ,faisant un cercle autour du feu ou coupant le cercle en diagonale pour tourner dans l’autre sens.

Le premier soir, ils ont interprété la danse de la girafe pendant des heures. Le lendemain, ce sera la danse de l’éléphant. Comme nous a dit Jan, le feu est leur bush TV à une chaîne !











La vie sociale des Bushmen
Les Bushmen vivent en famille de façon traditionnelle au sein d’une communauté villageoise.
Il n’y a ni chef ni lois formelles. Ce sont simplement des usages qui régissent les relations entre les familles et les autres tribus. Lorsque 2 membres du village ont un différent sérieux et durable, tout le village s’en va en laissant les 2 antagonistes seuls dans le village et il ne revient que lorsque ces derniers auront réussi à se mettre d’accord ! Une idée à creuser…
Il n’y a pas de document enregistrant les naissances ; par conséquent, personne ne connaît son âge.

A l’origine cette tribu était nomade. Il leur fallait se déplacer selon les saisons pour trouver la nourriture, gibier et baies. Aujourd’hui, les bushmen continuent la chasse et la cueillette pendant l’été austral qui est chez eux la saison des pluies et qui leur permet de se nourrir. Mais pendant l’hiver, qui est très sec, au lieu de se déplacer, les bushmen ont des activités : vente des objets artisanaux et comme ici, travaux réalisés au camp par les jeunes et participation à la recette du camp pour touristes.
De ce fait, ils peuvent acheter de la nourriture comme la farine, le sucre, le millet…On assiste à une évolution de cette peuplade mais elle reste limitée. Il n’y a pas d’électricité, pas de meubles dans les huttes et la vie est toujours bien rude. La première épicerie est à une journée de marche.

Intérieur d’une hutte


La sédentarité a également eu une conséquence concernant la natalité. Quand il fallait se déplacer, les femmes devaient porter leur enfant dans leur dos. Ceci limitait le nombre d’enfant pour une question matérielle. Maintenant qu’ils restent dans leur village, il n’y a plus cette contrainte de transport pour les enfants et le nombre des naissances s’est multiplié.



Belle journée de découverte ! J’avoue me sentir un peu dépaysée, pas très à l’aise. Nous quittons pour ce soir nos amis Bushmen et rejoignons notre camp à la lumière de nos torches. La douche en plein-air sera une véritable partie de plaisir : les jeunes Bushmen ont fait un feu sous le réservoir d’eau de chaque »ensuite » : c’est ou brûlant ou tout froid ! Je n’ai jamais été aussi rapide pour la toilette. A la guerre comme à la guerre ! Enfin, nous avons évité le pire : nous n’avons pas utilisé en tant que shampoing, comme l’a fait un couple d’italiens , les petites bouteilles déposées sur les serviettes de bain, qui en fait étaient de l’Amarula, une délicieuse liqueur à boire avec son café !

1 commentaires:

À 13 octobre 2008 à 09:55 , Blogger agnesc a dit...

bonjour je viens de lire votre blog sur la namibie qui tombe a pic puisque ce week end nous avons émis le projet avec des amis de nous y rendre
aussi pourriez vous me communiquer à titre indicatif le coût du voyage avec cette formule guide + voiture +hébergement et avion
nous préférons en effet cette formule à un circuit tout prêt proposé par des tours opérateurs
éventuellement les coordonnées de ce guide
merci d'avance
a chalieux
je vous laisse mon email
a.chalieux@wanadoo.fr

 

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