dimanche 16 mars 2008

17 août: HOBATERE OU LA VIE DES ANIMAUX

La première partie de la nuit se passe bien, nous dormons du sommeil du juste. Mais au petit matin, j’entends une espèce de ronflement pas ordinaire .Je proteste » Fernand, tu exagères ! » Ce ronflement se transforme rapidement en un rugissement puissant et roque qui se répète et semble venir des entrailles de la terre ! Plus de doute, ce n’est pas Fernand.
Je suis pétrifiée dans mon lit, je n’ose pas bouger. C’est comme si la bête était à coté de mon lit .Là, j’ai vraiment peur ! Puis les rugissements s’arrêtent mais pas ma trouille.

Je ne fermerai plus l’œil jusqu’au lever du jour. Je sors courageusement du bungalow cachée derrière Fernand pour aller prendre le petit déjeuner. Ouf ! le lion est parti ! mais les traces de ses grosses pattes sont bien là juste à coté de notre bungalow. Alors, n’est-ce pas une véritable aventure que j’ai vécue ?

Dès 7 heures du matin, nous partons pour notre premier safari de la journée. C’est une promenade à pied dans le parc, accompagné par un garde armé. J’avoue qu’après la visite nocturne, je ne trouve pas du tout ridicule la présence d’un bon fusil. Nous verrons quelques girafes, des koudous et des perruches couleur vert pomme. Le guide nous montre différentes plantes qui ont souvent des vertus médicinales. Il nous explique que si on a mal au genou comme moi par exemple, il faut se faire un pansement de crottes d’éléphant, « elephant dung » car on y trouve, dans ces crottes, des plantes qui vont atténuer la douleur. Je pense que je vais encore continuer le Voltarène !



Un arbre à perruches !


Nous sommes en compagnie de 2 anglaises à qui Fernand fait croire qu’il ne parle pas anglais. Ca lui prend de temps en temps car, bien que parlant assez facilement la langue, il est très irrité que tout le monde considère comme acquis l’usage de l’anglais alors que personne ne fait l’effort de parler le français ou l’allemand. Il s’amuse des efforts des 2 ladies pour essayer de se faire comprendre et des miens pour jouer à l’interprète. Très marrant.

Après un petit déjeuner copieux, nous sommes embarqués par le fils du propriétaire du parc qui nous amène dans une tour d’observation. En cours de chemin, nous nous arrêtons à hauteur d’un éléphant occupé à avaler les feuilles d’un arbre. Très rapidement, il se met à agiter ses grandes oreilles, ce qui est le signal pour nous de décamper en vitesse. Pas commode, Babar !



En plus, c’était un éléphant à 5 pattes si vous regardez bien !



Des centaines d’animaux
La tour d’observation est située à 50 m d’un point d’eau. La tour est recouverte d’un toit en chaume, un espace d’1 m de hauteur nous permet d’avoir une vue à 360 ° sans que nous ne dérangions les hôtes de ces lieux.

La mare est bordée à l’ouest d’une colline rocheuse sur laquelle ont pris place un groupe de koudous et un autre de zèbres. Plus bas, s’étalent des hordes d’oryx et de springboks. A l’est, à une centaine de mètres du point d’eau, nous apercevons une lionne et ses 3 petits allongés sur le sol.

Tous les clans sont regroupés par espèce, ils ne se mélangent pas. Ils sont tous immobiles, tournés en direction des lions, comme pour humer leur odeur.
Pendant un bon moment, il ne se passe rien. Ca hume !

Puis, le clan des zèbres se met tout doucement en mouvement et s’approche de la mare. Un zèbre téméraire se met à boire, comme il ne se passe rien, ses copains zèbres viennent à leur tour s’abreuver puis le clan s’éloigne.

C’est maintenant au tour des koudous de défiler sans précipitation mais sans trop trainer non plus. Plus au loin, les oryx avec leurs longues cornes droites arrivent l’un derrière l’autre, prudemment car ils sont bien plus proches du clan lions. Ils sont très nombreux, plus d’une cinquantaine. Enfin, les plus petits prennent leur tour en dernier, les springboks avec leur petit derrière blanc.







Alors que nous étions tout à notre émerveillement devant ce spectacle, un troupeau d’éléphants s’était approché silencieusement derrière nous. 16 adultes et 3 petits se dirigent vers un autre point d’eau située près de notre lodge.






C’est à ce moment que la lionne se lève et se dirige lentement vers la mare qui se vide instantanément. Les springboks s’éloignent précipitamment en faisant d’énormes bonds. Mais surprise, un éléphant se dirige vers notre mare. La lionne s’arrête et change d’itinéraire pour s’éloigner derrière le monticule rocheux. Elle laisse sa place à plus gros qu’elle. Après avoir fait le plein, le gros éléphant va retrouver sa horde. Maintenant qu’ils sont bien lavés, les éléphants se roulent dans la poussière avec volupté.


La place est libre et voila 2 jeunes lions qui viennent s’abreuver. Personne ne se risque à s’approcher. Nous mitraillons toutes ces scènes de nos appareils à photos ou vidéo.
Nous sympathisons avec un couple d’italiens, Luigi et Patricia, avec lesquels Fernand, ravi, parle dans leur langue ; de plus, ils se débrouillent bien en français. Nous avons échangés nos photos à notre retour et comptons nous revoir en Italie ou en France lors de déplacements de l’un ou l’autre couple.

Nous quittons avec regret ce lieu enchanteur qui nous a permis d’admirer ces splendides animaux et d’apprendre quelques lois qui régissent leur monde.

Après un léger lunch, nous repartons pour notre 3è expédition, l’ »afternoon drive ». Le parc est vraiment très riche en animaux ce qui nous permet de revoir des troupes de koudous, oryx zèbres et springboks.


Les springboks, emblèmes de l’Afrique de Sud, sont une espèce de jolies gazelles. Les poils de leur dos sont de couleur marron clair alors que leur ventre et leurs fesses sont tout blanc. Une barre noire sépare le marron du blanc. Le blanc de leur petit derrière a en fait une utilité : cela permet aux uns et aux autres, et en particulier aux petits, de se repérer et de se suivre quand il fait nuit. Jan nous a également expliqué que lorsqu’ils sont poursuivis par un prédateur, les springboks ont la faculté de mouvoir leurs poils, ce qui change la surface blanche et perturbe le chasseur qui ne sait plus reconnaitre celui qu’il poursuit.




Springboks









Oryx

J’ai admiré la grâce attendrissante des springboks. Mais les oryx ont ma préférence à cause des nuances de couleur de leur pelage et aussi pour le port altier de ces animaux.
Deux cornes droites et élancées sont plantées sur leur front et s’écartent en un V.
Leurs couleurs bien contrastées et leurs cornes effilées leur donnent une allure incomparable. Le pelage gris en majorité est ponctué de lignes noires et de quelques touches de blanc le long des côtes et sur une partie des pattes et de la tête. J’avais l’impression que quelqu’un les avait peints soigneusement. J’oublie de dire que l’oryx est l’emblème de la Namibie. Non, je ne l’ai pas nominé pour faire plaisir à Jan !

Fernand et moi arrivons maintenant à bien reconnaitre chaque espèce. Nous finissons notre tour en revenant au point d’eau du matin. Une bonne surprise nous attend : messire lion, avec son énorme crinière est là, étendu près des rochers, la lionne et ses 3 juniors couchés à ses côtés. C’est impressionnant.



Soudain, un jeune lion se lève et commence à s’éloigner. Aussitôt, maman lionne se lève pour le suivre et le papa suit le mouvement, de sa démarche majestueuse, les 2 petits derniers sur ses pas. Quelle belle image qui va clôturer notre safari de l’après-midi avec le soleil couchant.


Mais la journée n’est pas terminée. Loin s’en faut. Nous sommes volontaires pour faire le « night driving ». Enfin, quand je dis nous…. Fernand y aurait facilement renoncé. Mais il a voulu venir en Namibie, et bien pas question pour lui d’échapper au programme, non mais ! Comme on nous y a invités, nous nous sommes emmitouflés dans nos vestes car le froid s’est abattu avec la nuit. Le patron du parc et son fils nous emmènent dans leur « promène-couillons ».Le fils, debout à l’avant de la voiture balaie la savane avec une énorme torche, à la recherche des animaux qui ne sortent que la nuit. En fait, nous n’en verrons pas beaucoup, Il fait vraiment froid, je regrette de n’avoir pas emporté un bonnet de ski.

Nous allons quand même rencontrer 2 espèces qui sont rarement visibles : le « Aardwolf » qui ressemble à une petite hyène, avec son arrière-train en rase-motte. Et un « Aardwark » qui est une espèce de tapir qui mange des termites et des fournis. Nous terminons à nouveau notre périple par un passage à la mare. Cette fois-ci, nous surprenons la famille lion en train de dévorer un pauvre zèbre, déjà bien entamé. J’avais quand même toutes les raisons d’avoir peur de ces bébêtes. Nous rentrons non sans avoir pilé devant les éléphants qui traversent la route à 20 m de notre Lodge. Je vous en prie, passez donc !

Nous n’avons pas vu notre guide depuis la veille au soir. La patronne nous donne de ses nouvelles. Il a beaucoup de fièvre, aussi lui a-t-elle proposé de le faire rapatrier à Windhoek
et de nous ramener un autre guide. Comment ? par avion piloté par son fils. En cas d’accident, le 1er hôpital serait à 5 heures de route ; alors l’avion est l’outil indispensable tant pour la sécurité que pour des approvisionnements urgents.
Nous sommes un peu partagés : un autre guide sera-t-il aussi bon que Jan ?...mais d’un autre côté, nous craignons d’être contaminés par Jan qui tousse, se mouche 18 fois par minutes dans l’habitacle confiné de la voiture. Bon, nous verrons demain.

En tout cas, nous avons passé des instants inoubliables à Hobatere. Le premier temps fort de ce voyage avait été la rencontre avec les Bushmen. Hobatere a été la rencontre avec la faune africaine et ceci de façon plus proche et plus intime que nous avions pu l’imaginer.

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